edito IO 167

Publié le par christian

                 L'EDITO d'INFORMATIONS OUVRIERES n°167

 

 

   Utiliser les mots à contre-sens est un art dans lequel excellent les instituts de sondage. Ainsi, l'Ifop décompte « 68% des Français hostiles à l'aide française à la Grèce. » De qui se moque-ton ? Aider les banquiers (français, allemands, américains...), leur garantir les dividendes de leurs spéculations, ce serait aider le peuple grec ? Non, c'est l'enfoncer dans la misère et piétiner les restes de démocratie dans un pays qui en fut le berceau.

   C'est sacrifier toute souveraineté au compte de la troïka FMI-Union européenne- BCE qui dicte ses exigences par téléconférence et envisage publiquement de « les mettre sous tutelle » (1) !

   Nous,nous serons aux côtés du peuple grec, le 1er octobre, porte de Charenton.

   Nous serons présents pour transmettre à la représentante syndicale présente à la tribune un message destiné à tous les travailleurs grecs : « Vous avez mille fois raison de vous opposer à l'ignoble plan dicté par la troïka qui prétend liquider des pans entiers des services publics, réduire au statut de "réservistes" des milliers de fonctionnaires, en condamner des milliers d'autres au chômage,et bloquer les retraites ! Oui, vous avez raison de préparer, à l'appel de vos organisations syndicales, une nouvelle grève générale le 6 octobre pour dire : "Dehors le FMI et la troïka". »

   Nous serons, le 1er octobre aux côtés du peuple grec pour dire que la souveraineté du peuple exige que soient chassés les représentants de la troïka et annulée la dette qui étrangle le pays.

   Nous serons là le 1er octobre, pour affirmer la légitimité du combat de résistance des travailleurs et de la jeunesse de Grèce et de toutes les classes ouvrières d'Europe représentées à la tribune du meeting internationaliste, par les délégués venus de Grèce, mais aussi de Grande-Bretagne (où se prépare la grève dans les services publics), d'Espagne (où se poursuit la grève des enseignants contre le plan de rigueur), du Portugal, d'Allemagne, d'Irlande, de Tunisie, et de France.

   Nous serons là le 1er octobre pour dire l'urgence qu'il y a à forger, sur tout le continent, le front commun des travailleurs et des organisations, combattant les plans de rigueur en toute indépendance, parce que refusant tout consensus pour rembourser la dette et réduire les déficits publics.

   Ajoutons ceci : pour notre part, Parti ouvrier indépendant,nous serons présents à cette tribune parce que le sort de la classe ouvrière, de la jeunesse et du peuple de notre pays est indissociable du sort des travailleurs et des peuples de toute l'Europe (2). Mais aussi parce que les banques françaises qui prétendent obtenir la garantie de leur dette - c'est-à-dire de leurs tripatouillages spéculatifs - sur la base de la destruction de la nation grecque, ne méritent qu'une seule réponse : la confiscation, pure et simple, de leurs actifs et leur mise au service des besoins et de la satisfaction du peuple. Ce qui suppose de ne pas craindre de rompre avec l'Union européenne et le FMI.

   Alors oui, avec les travailleurs, les représentants et les militants venus de tous les pays d'Europe, de Tunisie, des Etats-Unis : tous, le 1er octobre au meeting internationaliste !

 

                                                                                      Daniel Gluckstein  Secrétaire national du POI

 

(1) Propos du ministre belge des Finances au cours du sommet européen des 17 et 18 septembre.

 

(2)N'annonce-t-on pas déjà chez nous un nouveau train de déremboursement de 600médicaments ? N'apprend-on pas que, pour faire des économies, l'Union européenne s'apprête à supprimer les subventions accordées à tous les organismes d'aide alimentaire. Il y urgence à bloquer la marche à la barbarie !

 

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