L' EDITO d' INFORMATIONS OUVRIERES n°154

Publié le par christian

 

 

Gouvernance, ajustement : les exigences du FMI

 

A l'heure où l'Union européenne menace de se disloquer et d'entraîner dans sa chute tout « l'ordre » capitaliste international, les cercles dirigeants du capital financier nord-américain décident de prendre les choses en main. Parlant ouvertement en leur nom, M.Lipsky,directeur général du FMI par intérim, a, ce 20 juin, appelé les gouvernements européens à « mettre un terme au débat stérile sur le reprofilage ou la restructuration de la dette ».

 

Car, explique-t-il, quelle que soit la technique retenue, le but est « l'ajustement ». Parlons-en, de l'ajustement. En Asie, en Afrique, en Amérique latine, à l'est de l'Europe, les tristement célèbres « plans d'ajustement structurel » ont, depuis des décennies, pillé les nations et taillé dans leur chair, transformant en déserts des contrées possiblement riches. S'agissant de l'Europe en 2011, Lipsky préconise l'« ajustement des systèmes de fiscalité et de prestations sociales, des structures de conventions collectives et de la protection de l'emploi (...) ; ouverture des marchés de services et des biens afin de renforcer la compétitivité et réduction des coûts de création et de fermeture d'entreprises afin d'améliorer le climat des affaires et de promouvoir l'esprit d'entreprise ». L'ajustement est donc synonyme de liquidation de la Sécurité sociale,des conventions collectives et des statuts, de tous les droits ouvriers, et de facilitation des plans de démantèlement et de licenciements.

Pour imposer cette panoplie destructrice, Lipsky appelle à mettre en place de « nouveaux outils de gouvernance ». Autrement dit : le consensus entre les Partis socialistes et leurs alliés,au pouvoir comme dans l'opposition, avec les partis de droite, aussi nécessaire qu'il soit, ne suffit pas. Le «  nouvel outil de gouvernance » du FMI, c'est l'association des organisations ouvrières aux représentants des patrons et des gouvernements pour appliquer leurs plans meurtriers.

 

Le mouvement ouvrier doit-il répondre à cette injonction ? Ou doit-il refuser de reconnaître comme « nécessaire » la réduction des déficits publics et affirmer clairement qu'il n'a pas vocation à être l'auxiliaire de la « troïka » et du FMI ? Les travailleurs et les peuples n'ont que trop payé pour la crise de décomposition du système capitaliste (1). Chacun le comprend  : en France comme dans le reste de l'Europe, l'heure des plus grands combats approche. Pour les préparer et aider à préserver l'indépendance du mouvement ouvrier, le Parti ouvrier indépendant

s'adresse aux signataires de son appel contre la réforme constitutionnelle (et, au-delà, à tous ceux qui partagent la même conviction) et leur propose de se réunir pour discuter de cette situation et de constituer ensemble des comités d'action politique contre la dictature des déficits publics.

 

C'est dans le même objectif qu'il appelle tous les adhérents et les comités de la région parisienne du POI à préparer, sous le mot d'ordre « Dehors la troïka, le FMI et l'Union européenne ! Aucune subordination à la dictature des déficits publics ! », le meeting internationaliste de masse, le 1er octobre, avec la participation de travailleurs et de militants de Grèce, d'Italie, d'Espagne, du Portugal, de Grande-Bretagne, d'Allemagne et de toute l'Europe.

  

 

(1) En France, depuis 1973 (date depuis laquelle l'Etat est contraint d'emprunter sur les marchés), 1 433milliards d'euros de fonds publics ont été versés aux capitalistes et aux spéculateurs au titre des intérêts de la dette !

 

 

 

Daniel Gluckstein Secrétaire national du Parti Ouvrier Indépendant

 

 

 

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