Le POI adresse son salut aux travailleurs grecs et à leurs organisations.

Publié le par christian

Camarades,

A l’heure où les travailleurs grecs et leurs organisations se trouvent contraints à la grève et aux manifestations contre les terribles coups qui leur sont portés au prétexte d’éviter la faillite de leur pays, le Parti Ouvrier Indépendant leur adresse un message de soutien et de solidarité.
Nous avons pris connaissance avec indignation des propos de Joaquin Almunia, commissaire européen : «  la Grèce a adopté un programme ambitieux (…) Mais si ses objectifs semblent menacés elle devra immédiatement prendre des mesures supplémentaires. Pour appuyer ses efforts nous allons mettre en place pour la première fois un système de surveillance intense et quasi permanent  ». Ainsi donc, le peuple grec devrait renoncer à toute souveraineté ! Placé sous la tutelle directe de l’Union européenne, il devrait subir tous ses diktats que relayent le gouvernement, toutes les mesures destructrices qui frappent vos retraites, vos services publics et votre souveraineté ! Cela est inacceptable !
(1) Et pourtant, cela ne leur suffit pas ! C’est maintenant au fonds monétaire international (FMI) que certains voudraient confier le sort de votre pays !
Otmar Issing, ancien vice président de la banque centrale européenne, déclare : « Il serait préférable pour la Grèce d’avoir affaire au Fonds Monétaire International. C’est la seule institution qui puisse imposer des conditions suffisamment strictes. Je ne pense pas que l’Union européenne puisse imposer le type de sanctions nécessaires et cela rendrait Bruxelles trop impopulaire  ». (2)
Même exigence de la part de Mr Pisani Ferry, proche de Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI : « La meilleure chose pour la Grèce ce serait d’en appeler au FMI (…) Le danger principal est politique. Comment l’Union européenne réagirait-elle au surgissement de la colère dans les rues d’Athènes ?  ». (3) Le même : « L’Europe n’a rien prévu pour cela (…) Le FMI est une institution très spécifique (…) qui est prête à mener des négociations dures ave c le gouvernement, à affronter l’impopularité  ». (4)
Camarades,
Ces propos, lourds de menaces, n’ont rien de surprenants. Les travailleurs et peuples du monde entier savent ce que signifient les plans du Fonds Monétaire International et leurs clauses de « conditionnalité ». Combien de pays, dans les 30 dernières années, en Afrique, en Amérique latine, en Asie ont-ils été conduits à la ruine, livrés au pillage des spéculateurs et des grandes banques et vus leurs services publics démantelés par les plans du FMI ? Combien de ces pays ont-ils dans le prolongement de ces plans destructeurs connus les affres de la dislocation des nations et de guerres prétendument « ethniques » ? Tout près de chez vous, dans les Balkans, qui peut ignorer la responsabilité des plans du FMI dans les développements qui ont conduit aux guerres qui ont ravagées l’ex Yougoslavie ?
La mise sous tutelle de l’Union européenne, la menace de l’intervention du FMI font peser les plus grands dangers sur le peuple travailleur. Toutes les classes ouvrières et tous les peuples d’Europe sont concernés. Un quotidien français titre : «  Tous grecs ? » soulignant le parallèle entre les mesures qui frappent les travailleurs français et celles contre lesquelles vous vous dressez.
Car dans notre pays aussi, le gouvernement a décrété comme une priorité la « réduction des déficits publics », déficits provoqués exclusivement par les plans de renflouement des banquiers et des spéculateurs. Dans notre pays aussi le plan du gouvernement se concentre sur la remise en cause des retraites de l’assurance maladie et des services publics. Pour cela, le gouvernement (de droite) et l’opposition (de gauche) se proposent de parvenir à un « consensus », véritable piège dans lequel ils voudraient entrainer les organisations syndicales dans l’élaboration commune de la contre-réforme.
En France, le Parti Ouvrier Indépendant mène campagne, dans le respect des prérogatives des organisations syndicales, pour l’unité des travailleurs et de leurs organisations sur les deux mots d’ordre : « Ne touchez pas à nos retraites », « non au consensus ». Une campagne de meetings et réunions publiques est organisée dans toute la France, et pour commencer le 17 février prochain, à Paris, meeting au cours duquel, la délégation du POI de retour de Grèce rendra compte des informations qu’elle aura recueillies auprès de vous. Tous les travailleurs et tous les peuples, dans toute l’Europe et dans le monde entier ne sont –ils pas confrontés au même problème ? C’est le sens de l’appel qu’il y a un an exactement, les travailleurs et militants de toutes tendances politiques du mouvement ouvrier venus de 21 pays d’Europe lançaient à l’issue d’une conférence continentale tenue à Paris les 7 et 8 février 2009.
C’est le sens de l’appel lancé aujourd’hui par 463 travailleurs et militants de 54 pays à la tenue d’une conférence mondiale ouverte contre la guerre et l’exploitation se tiendra à Alger à la fin du mois de novembre 2010 L’heure n’est-elle pas venue de forger sur tout le continent l’unité des travailleurs et des peuples contre la tyrannie que les institutions de l’Union européenne et du Fonds monétaire international prétendent leur imposer au nom de la classe des exploiteurs ? Comment avancer dans cette voie ? Ouvrons la discussion.

1 – Le Monde – 4/02/10
2 – International Herald Tribune 06/02
3 – Financial times 02/02
4 – La Tribune 3 février
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